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Pourquoi essayer de ne pas penser renforce nos pensées : comprendre l'effet rebond

Essayer de ne pas penser à quelque chose le fait souvent revenir encore plus dans notre esprit. On appelle cela l’effet rebond. Un exemple classique est : « Ne pense pas à un ours blanc ». Plus on essaie de ne pas y penser, plus la pensée revient.


Cela arrive parce que notre cerveau fonctionne avec deux processus quand on essaie de supprimer une pensée. Une partie essaie de repousser la pensée, tandis qu’une autre partie vérifie secrètement si elle est toujours là. Paradoxalement, ce second processus rend la pensée encore plus présente.


Le psychologue Daniel Wegner a expliqué cela avec sa théorie des processus ironiques. Il a montré que tenter de supprimer une pensée peut, sans le vouloir, la rendre plus forte. Cette idée aide à comprendre pourquoi les personnes anxieuses ou déprimées, qui ont souvent beaucoup de pensées négatives, ont du mal à arrêter de s’inquiéter.


Les recherches montrent que repousser les pensées est généralement inefficace et peut même les rendre plus fréquentes. Chaque personne ne réussit pas de la même façon à contrôler ses pensées. Par exemple, une personne très anxieuse aura plus de difficultés à supprimer des pensées indésirables.


Les conséquences vont au-delà des simples pensées. Cela peut affecter la prise de décision, le contrôle de soi et le comportement. Par exemple, essayer de ne pas penser à fumer peut pousser à fumer davantage, et tenter de ne pas utiliser des stéréotypes peut les renforcer.


Applications pratiques :

  1. Acceptation : Au lieu de repousser les pensées, observez-les sans jugement. Par exemple, la pleine conscience (mindfulness) permet de remarquer les pensées anxieuses ou indésirables sans essayer de les changer.

  2. Distraction positive : Faire une activité qui demande toute votre attention, comme le sport, la lecture ou un loisir, diminue l’intrusion des pensées gênantes.

  3. Affirmation de soi : Se rappeler de ses forces et valeurs peut réduire l’effet rebond. Par exemple, répéter : « Je peux gérer cela » aide à diminuer le stress.

  4. Planification préventive : Si une pensée déclenche de l’anxiété (ex. peur des examens), planifiez à l’avance les étapes pour y faire face. Cela réduit le besoin de supprimer la pensée.

  5. Techniques cognitivo-comportementales : Identifier et reformuler les pensées inutiles plutôt que de chercher à les éliminer. Par exemple, transformer « Je n’y arriverai pas » en « Je peux avancer pas à pas ».


Un outil utile est les « Six Chapeaux de la réflexion » d’Edward de Bono, qui permet de regarder un problème sous différents angles : faits, émotions, jugement, créativité, optimisme et gestion du processus. Cette méthode aide à gérer les pensées indésirables sans chercher à les supprimer.

Six hats of reflexion

À l’avenir, la recherche pourrait se concentrer davantage sur l’acceptation et les stratégies proactives pour gérer les pensées. Étudier le cerveau et comprendre les différences individuelles peut aussi aider à créer des techniques personnalisées pour mieux gérer les pensées indésirables.

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